Je suis un musulman

Ici, je présente l'Islam et le chiisme

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(4) Le chiisme


Sur le chemin de retour de son pèlerinage d'adieu, Mahomet fit une halte à mi-chemin entre La Mecque et Médine au lieu dit Ghadir Khumm. Là, au cours d'un sermon, Mahomet annonça sa fin prochaine. Dans le hadith, dit Hadith de Ghadir Khumm, rapporté par Muslim, Mahomet aurait dit qu'il laissait derrière lui deux choses importantes : la première c'est le livre de Dieu (Le Coran) et la seconde c'est la Sunna.

À sa mort en 632Mahomet était le chef de l'Oumma d'un territoire devenu un important État en seulement quelques années. La question de sa succession fut à l’origine du premier grandschisme de l’islam. Pendant que Ali et les membres de la famille du Prophète étaient occupés à préparer ses funérailles, certains Ansars, rejoints par Abou Bakr et Omar ibn al-Khattâb, se réunirent pour désigner le successeur. Après une courte discussion, la quasi-majorité des compagnons présents (à l'exception de deux d'entre eux) désignèrent Abou Bakr premier calife. Quelque temps plus tard, selon certaines versions, ces deux compagnons, ainsi que Ali, vinrent à la mosquée où s'étaient réunis les compagnons, à leur tête Abou Bakr, et lui ont prêté allégeance10. Mais selon Bukhari, Ali ne prêtera allégeance au calife que six mois plus tard11.


À sa mort, Abou Bakr décida de désigner son successeur. Le deuxième calife — Omar ibn al-Khattab — désigna, à son tour, un conseil de six personnes (dont Ali faisait partie) pour choisir en son sein le prochain calife. Uthman ben Affan, nommé troisième calife, fut assassiné en 656, à la suite d'une révolte. Ali fut, ensuite, désigné à la tête de la communauté. Malgré ses titres et ses exploits, son califat se déroula dans le tumulte : une partie du clan des Omeyyades (lié au défunt calife Utman) et la veuve de Mahomet Aïcha, réclamèrent à Ali la punition des meurtriers de Uthman ben Affan. Ali mena donc une bataille contre l'armée de Aïcha, Talha et Zubair (bataille du Chameau), puis une autre contre Muawiya qui fût nommée la bataille de Siffîn — sur les rives de l'Euphrate — en 658. Ali était sur le point de l'emporter quand les troupes de Muawiya brandirent des feuillets du Coran au bout de leurs épées et réclamèrent un arbitrage, qu'Ali accepta malgré lui. Une partie des hommes d'Ali — qui sont devenus plus tard les Kharidjite — se révoltèrent, reprochant à Ali d'avoir consenti à la procédure de l'arbitrage qu'ils avaient eux-mêmes exigée. Cette révolte fut fortement réprimée par Ali et la majorité des Khârijites mourut à la bataille de Nahrawân (en) ; trois de leurs survivants voulurent se venger. L'un en tentant d'assassiner Muawiya, en vain. Un autre en tentant d'assassiner Amr Ibn al-Ass, mais il n'y parvint pas. Et le troisième en assassinant Ali, en 661, avec une épée enduite de poison, alors qu’il faisait sa prière dans la mosquée.

Ce conflit de succession a engendré une scission fondamentale au sein de l'islam : d'une part, les chiites reconnaissent Ali comme premier successeur légitime de Mahomet. Avec ses deux fils — Hassan et Hussein — qui lui succédèrent a commencé pour les chiites la lignée des imams. De l'autre, les sunnites majoritaires ne voient en Ali que le quatrième calife. Les particularités doctrinales et les différences théologiques entre ces deux courants reposent donc sur une querelle de succession. Ces courants religieux se sont donc construits sur un socle politique.

Le sunnisme vient du mot sunna, c'est-à-dire la tradition du Prophète, qui comprend ses paroles, ses actes et ses pratiques. Ils considèrent que le Coran (la parole divine) a été révélé et que l'univers et l'histoire sont prédéterminés. Être sunnite revient davantage à perpétuer mimétiquement la tradition de Mahomet, à travers les législations et pratiques des premiers califes et des compagnons du Prophète dans leur ensemble ; selon ce courant, le cycle de la prophétie s'est clos avec lui. Les chiites affirment également suivre la sunna du Prophète, mais ils rejettent la législation des premiers califes et de certains compagnons, qui a selon eux gravement altéré la véritable sunna du Prophète ; pour eux, celle-ci n'est authentiquement sauvegardée qu'à travers la législation et la pratique de Ali et des imams de sa descendance. Ceux-ci ne jouissent pas de nouvelles révélations, la prophétie étant close avec Mahomet, mais ils connaissent et transmettent ses enseignements. Cette divergence est due à une interprétation différente d'un hadith du Prophète qui invitait les musulmans à suivre « sa sunna et la sunna des califes bien-guidés après lui », les sunnites considérant qu'il s'agit là d'une invitation à suivre les quatre premiers califes et les compagnons dans leur ensemble, les chiites pensant au contraire qu'il s'agit des imams de la descendance de Ali. Le chiisme pratique la méthode du Kalam (raisonnement déductif), qui insiste sur le raisonnement, l'argumentation, le libre arbitre et le caractère créé du Coran, ce dernier point étant à l'opposé du sunnisme. Les chiites croient aussi en la liberté de la volonté individuelle, comme une partie du monde sunnite. L'existence dépend de la présence d'un imam, vivant intercesseur entre le monde spirituel et temporel, entre Mahomet et les croyants. L'imam est doté de la connaissance (du visible et de l'invisible) et de l'infaillibilité. Le Coran a un sens évident et un sens caché qu'il faut étudier, et que les imams sont chargés de transmettre aux fidèles. Cette importance accordée à l'imam n'a pas d'équivalent dans le sunnisme et explique l'organisation, la hiérarchisation et l'autorité du clergé chiite (par exemple, en Iran). Le chiisme attend et prépare l'arrivée du Mahdi, sorte de Messie « qui comblera la terre de justice et d'équité autant qu'elle est actuellement remplie d'injustice et de tyrannie ».

À la mort d'Ali, les chiites ont reconnu son fils Hasan comme successeur au califat. Pour les ismaéliens, Hasan a été désigné comme imam temporaire (Imâm-i mustawda`) alors que Husseinétait effectivement l’imam permanent (Imâm-i mustaqarr). Hassan accepta le caliphat de Muawiya, vécut paisiblement à Médine ; mais il posa au calife deux conditions : vous devez m’obéir pour faire la guerre ou contracter la paix, et remettre le califat aux descendants du Prophète à votre mort12. Il envoya des émissaires en secret pour négocier une reddition honorable avec Muawiya. Les conditions étaient telles que ce sera Hassan qui succèdera à Muawiya après sa mort. Quelques années plus tard, Hassan meurt en 670. Le second fils de Ali, l’imam Hussein rompit avec la dynastie ommeyade dès que Muawiya associa au pouvoir son fils Yazîd Ier en 678. Après que toute l'Ummah à l'exception de Abd Allah ibn Al Zubayr et Al Hussein, eut prêté allégeance à Yazid, les deux dissidents se réfugièrent à La Mecque. Hussein reçut des lettres de la ville irakienne d'Al Kufa, lui promettant 18 000 combattants, Hussein dépêcha son cousin Muslim Ibn Aqil. Prévenu par ses partisans, Yazid destitua le gouverneur mou d'Al Kufa, Nuuman Ibn AlBachir, et le remplaça par son cousin intraitable UbaidAllah Ibn Ziad. Celui-ci avec 20 policiers et 10 nobles assiégés dans le palais du gouvernorat, réussit à casser la volonté des koufis par des promesses d'argent ou de destruction. La nuit-même, Muslim fut abandonné par les chiites et erra dans les ruelles d'Al Koufa. Humilié et effaré, il sera hébergé par une vieille femme, sera dénoncé par le fils de celle-ci et exécuté par Ubaid Allah. Entre temps, décidé à rejoindre ces troupes promises et contre l'avis d'Ibn Umar l'appelant à l'obéissance, Ibn Abbas, à plus de préparation militaire, d'Ibn Zubayr, désirant garder un allié de poids à La Mecque, Al Hussein partit avec 72 hommes de sa famille et partisans ainsi que toute sa famille élargie (femmes et enfants), et il est rejoint sur la route par de nombreux musulmans. Apprenant la mort d'Ibn Aqil en cours de route, Al Hussein en informe ses Compagnons et poursuit son expédition avec sa famille et ses plus proches compagnons, la plupart de ceux qui l'ont rejoint en route le désertant13. Le 10 octobre 680, UbaidAllah Ibn Ziad ordonne à Umar Ibn saad d'aller à la rencontre d'Al Hussein avec son armée. La jonction de l'armée forte de 4000 hommes (majoritairement koufis) et des 40 fantassins et 32 cavaliers d'Al Hussein se fera à Karbala.

Al Hussein donna le choix à Umar Ibn Saad de le laisser repartir à La Mecque ou aller guerroyer en jihad contre les ennemis de l'islam ou d'aller lui même à la rencontre de Yazid pour s'arranger. Pour sa part, Umar ibn Saad recevra en réponse un ordre formel de Ubayd Allah de, soit le conduire enchaîné à Damas pour faire allégeance à Yazid, soit de lui faire la guerre. La bataille dura une journée, pleine de péripéties, contées avec ferveur par les conteurs chiites. Car ce qui est sûr, c'est que tous les hommes ont été tués durant la bataille soit 72 personnes, à l'exception de Ali ibn Al Hussein dit Zine Al Abidine, lui-même malade et confiné à l'intérieur d'une tente avec ses tantes. Il existe toute une hagiographie, sur le courage et la valeur guerrière d'Al Hussein. Après une demi-journée d'hésitations, où chaque combattant ne voulait pas être celui qui tue le petit-fils de Mahomet, Shamr Ibn Al Jawshan lui coupa la tête. Ibn Saad empêcha Shamr et UbaydAllah de tuer Zine Al Abidine, disant qu'il était malade et ne représentait aucun danger. Les femmes et les enfants furent conduits au palais de Yazid, à Damas. Chaque dixième jour du mois lunaire deMouharram, les chiites commémorent cette défaite par des chants funèbres (latmiya) où ils se frappent la poitrine en signe de deuil et pour certains de manière sanglante en se flagellant et en se coupant en signe de contrition.

L'unique survivant masculin de Hussein, l’imam Ali Zayn al-Abidin, de ce fait, était aussi reconnu comme le dépositaire du savoir divin. Durant sa vie, il ne prit part à aucune action politique. L’imam Muhammad al-Baqir jouissait d’un rôle prestigieux. De plus, son rôle en tant qu’imam de la jeune communauté chiite était crucial car la communauté vivait de multiples scissions. Il était un érudit qui était versé dans toutes les connaissances aussi bien religieuses (Coransunnahhadith, etc.) que philosophiques et scientifiques.

Le destin tragique de Hussein secoue une partie de la conscience musulmane et provoque une détermination à combattre jusqu'au bout pour un idéal de pouvoir juste et respectueux des principes fondamentaux de l'islam. Le martyre devient un symbole de la lutte contre l'injustice, selon le credo chiite. Le cœur du chiisme est dans ce massacre.

La scission entre chiites duodécimains et ismaéliens, les deux plus grands groupes de ce courant, eut lieu à la mort du 6e Imam Jafar as-Sadiq, descendant d'Ali (donc de Mahomet) et d'Abou Bakr, en l’an 765.

De nos jours, le chef de la communauté musulmane est, pour les sunnites, le calife : un homme ordinaire, élu par d'autres hommes dans la communauté des fidèles. Leur système religieux est moins hiérarchisé que celui des chiites. Depuis leur sécession, ceux-ci (ceux qui « prennent le parti d'Ali ») accordent beaucoup plus d'importance à leurs dirigeants religieux que les sunnites ; ils considèrent que la communauté musulmane ne peut être dirigée que par les descendants de la famille de Mahomet, des imams qui tirent directement leur autorité de Dieu.

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  1.  Plusieurs spécialistes sunnites de la science des hadiths, dont l'imam Ahmed, Al-Tabarani, Ibn Kathir et Al Dhahabi, rapportent que « Abou Bakr est monté sur le minbar et a cherché dans les gens présents, il n'a pas trouvé Az-Zoubayr. Il a alors envoyé des gens pour l'appeler. Quand il est venu, Abou Bakr lui dit "Cousin du prophète et son apôtre, voulais-tu diviser le rang des musulmans ?"
    Il a répondu, "Pas de récrimination, successeur du prophète." Il s'est levé et lui a prêté allégeance. Puis il a regardé dans les présents et n'a pas trouvé Ali. Il l'a alors appelé, et il est venu à lui.
    Abou Bakr lui a dit "Cousin du prophète et son gendre, voulais-tu diviser le rang des musulmans ?"
    Il a répondu, "Pas de récrimination, successeur du prophète." Il s'est levé et lui a prêté allégeance. »
  2.  Sahih Bukhari, English Version, Vol. 5, Book 59, hadith 5546 : `Ali had not given the oath of allegiance during those months (i.e. the period between the Prophet's death and Fatima's death). « `Ali sent someone to Abu Bakr saying, "Come to us, but let nobody come with you," as he disliked that `Umar should come, `Umar said (to Abu Bakr), "No, by Allah, you shall not enter upon them alone " Abu Bakr said, "What do you think they will do to me? By Allah, I will go to them' So Abu Bakr entered upon them, and then `Ali uttered Tashah−hud and said (to Abu Bakr), "We know well your superiority and what Allah has given you, and we are not jealous of the good what Allah has bestowed upon you, but you did not consult us in the question of the rule and we thought that we have got a right in it because of our near relationship to Allah's Apostle ." »
  3.  Tabari, La Chronique, vol. II, « Les Omayyades / Élection de Hasan », Thesaurus, Actes Sud/Sindbad, p. 12-13
  4.  Al Mufid, Kitab al Irshad, Trad. I.K.A. Howard, Ansariyan Publications, Qom, pp. 335-336. ISBN : 964-438-623-X. Référence chiite.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiisme

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