Je suis un musulman

Ici, je présente l'Islam et le chiisme

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(3) Le chiisme


Les chiites pensent que des personnes choisies parmi la famille de Mahomet (les imams) étaient la meilleure source de connaissance à propos du Coran, de l'islam, de l'émulation (les successeurs de la mission prophétique après Mahomet) et les protecteurs les plus fervents de la sunnah de Mahomet. Une tradition prophétique (rapportée aussi bien par les sunnites que les chiites) le soutient : « Je suis la cité du savoir, Ali en est la porte. Celui qui veut le savoir ainsi que la sagesse qu'il passe donc par la porte4 ». Il faut noter que le symbolisme de la porte est fréquent dans les différentes traditions initiatiques.

En particulier, les chiites reconnaissent la succession de Mahomet par Ali ibn Abi Talib (son cousin, gendre et premier homme à accepter l'islam — après Khadidja5 — et aussi un des cinq membres de l'Ahl al-Bayt ou « gens de la maison du prophète »). Au contraire, les musulmans sunnites reconnaissent le califat. Les chiites croient que Mahomet a désigné Ali comme son successeur en de nombreuses occasions, et qu'il est donc le guide spirituel des musulmans, selon la mission divine révélée à Mahomet.

Pour les chiites, la nomination de Ali comme imam eut lieu dès le début de la Prophétie, fut maintes fois confirmée, et la dernière eut lieu le jour d'al-Ghâdir. La première nomination de Ali eut lieu le jour où le Prophète réunit sa famille, les Banu Hashim, et les invita a accepter le nouveau message de l'Islam. Il s'adressa à eux en ces termes :

« "O fils d'Abdul Muttaleb, je ne connais pas de jeune homme parmi les Arabes qui ait apporté à son peuple meilleur que ce que je vous ai apporté. Je vous apporte le meilleur de la vie ici-bas et de l'au-delà. Allah m'a ordonné de vous convier à Lui. Lequel d'entre vous voudra bien m'assister, devenir mon frère, mon régent et mon successeur parmi vous?" Le silence régnait parmi le clan (...) Comme personne ne prenait la parole, Ali, alors âgé de 13 ans, se sentit obligé de prendre la parole et dit: "Je serai ton soutien, ô prophète d'Allah". Le Prophète le prit par le cou et dit: "Voici mon frère, mon régent et mon successeur parmi vous. Écoutez-le et obéissez-lui". Les gens se levèrent moqueurs, et s'adressèrent ironiquement à Abi Taleb; "Il t'ordonne d'écouter et d'obéir à ton fils6". »


Tous les historiens sunnites rapportent et acceptent cette tradition, mais ils n'en interprètent pas la portée au-delà de la famille du Prophète.

La dernière nomination de Ali a eu lieu le jour d'al-Ghadîr, après le pèlerinage de l'adieu, lorsque Mahomet annonça solennellement et devant des milliers de pèlerins l'un de ses plus importants discours :

« Celui dont je suis l'allié/le maître (mawla), Ali est aussi l'allié/le maître7. Mon Dieu, sois l'ami de celui qui s'allie à lui et sois l'ennemi de celui qui le prend comme ennemi8. »

Les sunnites interprètent le terme polysémique mawla comme signifiant « ami », et les chiites l'interprètent comme signifiant maître. Cette différence entre la reconnaissance du pouvoir prioritaire de l'Ahl al-Bayt (la famille de Mahomet) ou du calife Abou Bakr a modelé les doctrines chiites et sunnites à propos du Coran, des hadiths et d'autres points. Les chiites, pour justifier la nécessité de l'allégeance à la maisonnée du Prophète, invoquent notamment le hadith dit al-thaqalayn, rapporté par des sources sunnites dont le Sahih Muslim : « Je suis sur le point de mourir, mais je vous laisse deux choses précieuses, la première étant le livre d'Allah, et la seconde étant les membres de ma famille (ahlou bayti). Je vous rappelle instamment vos devoirs envers mes ahl al bayt9. »

Selon les chiites, le Prophète a désigné explicitement Ali comme son Successeur (Imâm ou Calife), qui assumera la responsabilité à la fois de gérer l’empire et de guider les croyants dans leur vie spirituelle après trois autres califes. Aurait-il dû être choisi plus tôt ? « En effet, comme le remarquera Jean-Paul Roux, il ne manque pas de titres. Il est cousin du Prophète : son père a élevé Mahomet quand celui-ci est devenu orphelin ; il est l'un des premiers convertis ; il a épousé Fâtima, fille de Mahomet et, par elle, à lui qui n'avait pas de fils, il a donné ses deux seuls petits-enfants mâles, Hasan et Hussein. »

En dehors des considérations sur le califat, les chiites reconnaissent l'autorité de l'imam (aussi appelé Hujjat Allâh, argument ou preuve de Dieu) en tant qu'autorité religieuse, bien que les différentes branches de l'islam chiite ne soient pas d'accord sur la succession de cet imam et de son successeur (les duodécimainsismaéliens ou zaydites par exemple).

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  1.  Ce hadith a été commenté par des théologiens sunnites, tels l'imam Al-Boukhâri, lequel a dit « Cette parole ne possède pas de version authentique », l'imam At-Tirmidhi a dit « Tradition inconnue », l'imam Yahya ibn Ma'ine a dit « Mensonge, ne possède aucune source authentique », les deux imams Abou Hatim et Yahya ibn Sa'd ont dit « Ne possède pas de source authentique. »
  2.  Selon Tabari et d'autres sources sunnites, c'est Ali qui fut le premier homme à accepter l'Islam. Abu Bakr fut le second, ou même, selon d'autres sources, n'embrassa l'Islam qu'après plusieurs conversions de proches du Prophète. Mais il existe des sources selon lesquelles Abu Bakr embrassa l'Islam avant Ali : Ahmad Ibn Hanbal rapporte les deux versions dans son livre Les vertus des compagnons (فضائل الصحابة لأحمد بن حنبل) : « Zayd b. Arqam rapporte que le premier homme a se convertir à l'Islam avec le prophète est Ali. Ce propos fut rapporté à Ibrahim [???] qui le démentit et affirma que c'est Abu Bakr. » 18481
    حَدَّثَنَا یَزِیدُ بْنُ هَارُونَ أَخْبَرَنَا شُعْبَةُ عَنْ عَمْرِو بْنِ مُرَّةَ قَالَ سَمِعْتُ أَبَا حَمْزَةَ یُحَدِّثُ عَنْ زَیْدِ بْنِ أَرْقَمَ قَالَ أَوَّلُ مَنْ أَسْلَمَ مَعَ رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَیْهِ وَسَلَّمَ عَلِیٌّ رَضِیَ اللَّهُ تَعَالَى عَنْهُ قَالَ عَمْرٌو فَذَکَرْتُ ذَلِکَ لِإِبْرَاهِیمَ فَأَنْکَرَ ذَلِکَ وَقَالَ أَبُو بَکْرٍ رَضِیَ اللَّهُ تَعَالَى عَنْهُ
  3.  Tabari, 1171, cité par Martin Lings, Muhammad, Inner Traditions, Rochester, 2006, p. 53. ISBN: 978-1-59477-153-8.
  4.  Sounane At-Tirmidhi hadith numéro 3713
  5.  Mousnad de l'imam Ahmed hadith numéro 906
  6.  Sahih Muslim, English Version, Book 31, hadith 5920


http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiisme

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